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Why? Faces of the Shoah

Pourquoi ? Visages de la Shoah

 

Il n’y a pas d’équivalent dans l’histoire du monde.

À l’occasion des 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz, le 27 janvier 1945 par l’armée soviétique, Jean-Marie Montali, Stéphane Krausz et Nissim Sellam révèlent leur film documentaire : ‘’POURQUOI ? Visages de la Shoah ».

J’ai eu la chance de le voir en avant-première au Ciné-Théâtre BO Saint-Martin.

 

Un devoir de mémoire impérissable

C’est lorsqu’il a vu le documentaire de Michaël Prazan sur les Einsatzgruppen, et voulu rendre son identité à une petite fille dont le visage était flou que Jean-Marie Montali s’est intéressé à la Shoah. Avec Stéphane Krausz et Nissim Sellam, il a alors décidé de recueillir des témoignages pour tenter de comprendre l’incompréhensible. Ce documentaire prouve que l’incompréhensible demeure. L’horreur des camps fut possible à cause de l’antisémitisme de tout un peuple, du silence et de la complicité du monde entier.

Pourquoi aucun résistant n’a jamais fait sauter les trains ? Pourquoi Auschwitz n’a-t-il jamais été bombardé alors que les dirigeants avaient des photos aériennes et savaient ce qu’il s’y passait ? Les Juifs ont été détruits car cela fut possible.

Les réalisateurs donnent la parole aux revenants de cette histoire, qu’on n’aura de cesse d’écouter encore et encore.

Et alors que l’antisémitisme a fait un bond fulgurant depuis le pogrom du 7 octobre, il est plus que jamais nécessaire.

Les réalisateurs donnent la parole à dix derniers survivants de la Shoah d’Europe de l’Est, déportés alors qu’ils étaient adolescents.

Ils racontent leur vie « avant », puis l’horreur des camps et font de ce documentaire un témoignage essentiel pour les générations futures.

 

Un angle original et essentiel

L’originalité de ce documentaire réside dans sa volonté de répondre à la question « Pourquoi ? », là où de nombreux films ont cherché à comprendre le « Comment ? ». Cette approche, soutenue par une narration habitée de Charlotte Rampling, interroge les racines profondes de la barbarie nazie. Le film expose avec une précision glaçante les mécanismes de la persécution et les ravages qu’elle a engendrés. Bien sûr il n’y a pas de « Pourquoi ? » mais seulement un « Comment ? ».

Comment ? À cause du silence des dirigeants alliés, des dénonciations des voisins et du silence coupable des autres, de la complicité active de certains États comme la France qui sont allés au-delà des demandes des Allemands, 162 textes de lois sur 184 contre les Juifs l’ont été par la France.

 

Des témoignages bouleversants, une esthétique sobre

Filmer ces survivants dans leur intimité confère au documentaire une force singulière.

Le spectateur est plongé dans leurs récits, entrecoupés d’archives historiques et personnelles qui donnent corps à leur parole. La bande-son, interprétée par Hélios Azoulay d’après des partitions retrouvées dans les camps, renforce la dimension mémoriale du film et ajoute une profondeur émotionnelle inédite.

Les dessins de Shelomo Selinger, rescapé d’Auschwitz et sculpteur du mémorial de Drancy, apportent une dimension visuelle saisissante qui illustre avec sobriété la réalité des camps d’extermination.

 

Un combat contre l’oubli et l’indifférence

Ce film s’inscrit dans une urgence impérative : recueillir une ultime fois la parole des survivants avant qu’ils ne disparaissent.

Il rappelle que la menace la plus grande qui pèse sur la mémoire de la Shoah est l’oubli, l’ignorance, et pire encore, l’indifférence. « Qui demain se souviendra de tant d’horreurs, tortures et souffrances ? », interroge le film, nous mettant face à notre responsabilité collective.

C’est seulement à la question sur leur foi en Dieu que leurs visages sourient. « Où était Dieu à Auschwitz ? » disent-ils.

 

 

Un projet porté par la volonté et l’engagement

Autoproduit après cinq années d’efforts, le documentaire n’a pas trouvé d’écho auprès des chaînes de télévision ni des sociétés de production. Cette absence de soutien souligne malheureusement l’enjeu de la transmission de la mémoire dans nos sociétés contemporaines.

 

Pourquoi ? Visages de la Shoah interroge, bouleverse et instruit.

La Shoah est un héritage universel qui concerne toutes les personnes, Juives et non-Juives !

La sortie en salle le 29 janvier 2025 à 20h sera une opportunité unique de rendre hommage à ces témoins et de transmettre leur parole aux générations futures. Un film à voir absolument, pour ne jamais oublier.

Qui perpétuera le souvenir d’un événement sans équivalent dans l’histoire de l’humanité et se souviendra de ce que Primo Levi appelait « La Honte du Monde » ?

Ce qui menace la mémoire de la Shoah, c’est donc l’oubli, l’ignorance… et pire encore, l’indifférence.

« On a tout vu ou presque sur la Shoah nous répète-t-on, mais aujourd’hui les derniers rescapés s’éteignent. Il était urgent de recueillir encore une fois leur témoignage et de transmettre à notre tour cette mémoire… C’est ce qu’on appelle ‘’le devoir de mémoire’’ » Stéphane Krausz.

 

 

 

Sortie officielle en salle le 29 janvier à 20h.

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

Films à voir pendant le Festival Dia(s)porama, « Regards Juifs » sur le cinéma international

Écouter le podcast Falafel Cinéma  et l’épisode sur Cinq films sur la mémoire

Lire  Nous Anahnou, dystopie sur la mémoire.

 

HISTOIRE

SHOAH DE CLAUDE LANZMANN

Documentaires de Michaël Prazan

 

 

LES DERNIERS,

SOPHIE NAHUM, Fondatrice des Derniers

Les Derniers d’Auschwitz

Pour les 80 ans de la libération d’Auschwitz « Les Derniers  » ont décidé de produire et mettre en ligne gratuitement, en français et en anglais, un long métrage documentaire inédit de 70 minutes qui rassemble 28 des tout derniers témoins de ce camp, ce film choral raconte le parcours d’un déporté, de l’arrestation à la vision effrayée du présent.

Disponible sur YouTube et sur lesderniers.org

 

 

 

MÉMORIAL DE LA SHOAH 

 

Le Mémorial de la Shoah est fier de présenter une série de cinq courts-métrages inédits réalisés par Éric Toledano et Olivier Nakache.

Ces films, d’une quinzaine de minutes chacun, témoignent d’une rencontre émouvante entre un jeune d’aujourd’hui et un rescapé, dernier témoin vivant de la Shoah.

À travers ces échanges intergénérationnels, Larissa Cain, Judith Elkan-Hervé, Ginette Kolinka, Yvette Lévy et Léon Placek partagent leurs récits, ancrant la mémoire de la Shoah dans une transmission vivante et intime avec Nadhir, Tara, Érvin, Anna et Camille. 

 

 

Episode 1 : Léon Placek et Camille

 

 

Episode 2 : Yvette Lévy et Tara

 

 

 

Episode 3 : Larissa Cain et Anna

 

 

 

 

Episode 5 : Judith Elkán et Ervin

 

 

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