Plastic Oydssey : Mission Pacifique
Le documentaire « Plastic Odyssey : Mission Pacifique » suit l’expédition menée par une équipe déterminée à combattre la pollution plastique des océans.
À propos de l’équipe
Plastic Odyssey a été fondé en 2017 par Simon Bernard, ancien officier de la marine marchande, animé par une passion profonde pour les questions environnementales.
En 2016, alors qu’il était bénévole pour le projet Low Tech Lab, Simon a pris conscience de l’ampleur de la pollution plastique affectant les côtes et les océans. Cette prise de conscience l’a conduit à remporter le concours Green Tech Verte du ministère de l’Environnement la même année, ce qui a permis de concrétiser ses idées novatrices. En 2018, il a cofondé Plastic Odyssey, une organisation dédiée à la lutte contre la pollution plastique marine et à la valorisation des déchets plastiques issus des zones côtières.
Alexandre Dechelotte, Chief Communication Officer
Il est également officier de la marine marchande et père de deux jeunes enfants, est animé par la volonté de changer le monde pour les générations futures. Il joue un rôle clé dans la sensibilisation et la diffusion du projet.
Bob Vrignaud, Chief Technology Officer
Il est ingénieur de formation ICAM et bricoleur dans l’âme, conçoit les solutions techniques innovantes permettant de transformer les déchets plastiques en ressources utiles.
La mission
À bord d’un navire-laboratoire, ils parcourent les mers pour développer des solutions concrètes et sensibiliser les populations locales.
Réalisé par Pierre De Parscau , produit par Les Gens Bien Production & Plastic Odyssey, ce nouveau film retrace le défi inédit que s’est lancé l’équipe de Plastic Odyssey dans l’océan Pacifique : tenter d’extraire et de recycler plus de 10 tonnes de déchets plastiques amoncelés sur les côtes de l’atoll Henderson, une petite île de 38 km2 détenant le triste record de la plus forte densité de débris plastiques au monde.
Une « mission impossible » pour préserver la nature, sensibiliser le grand public aux ravages de la pollution plastique et permettre aux habitants des îles Pitcairn de transformer ces déchets en matériaux de construction.
L’avant-première aux Folies Bergères
Rencontre avec Maeva Bardy, reporter photographe à bord de Plastic Odyssey
C’est le 18 décembre 2024 que le film « Plastic Odyssey : Mission Pacifique » a été présenté en avant-première aux Folies Bergères à Paris et que j’ai rencontré Maéva Bardy, reporter photographe à bord du navire Plastic Odyssey.
– Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre la mission Plastic Odyssey ?
Lorsque Plastic Odyssey m’a contacté en décembre 2022 pour rejoindre l’expédition, j’avais déjà entendu parler de leur projet. Depuis 2015, j’exerce le métier de reporter d’image, spécialisée dans les missions itinérantes, sur terre et sur mer. Le voyage est mon ADN, et ce genre de mission mon cœur de cible.
Avec une formation initiale de journaliste scientifique (Master I en biologie moléculaire et cellulaire à l’ENS et Master II en journalisme et communication à l’EJCAM), j’ai une forte appétence pour les sujets sur l’environnement et la protection de la nature.
– Comment êtes-vous entrée dans le métier de reporter/photographe et qu’est-ce qui vous a conduit à travailler sur des sujets environnementaux ?
Depuis 10 ans, je filme des courses de voile, des road trips à moto, des expéditions scientifiques… mais avant cela, j’exerçais la profession de responsable communication dans l’entreprise familiale. Je passais mes journées assise devant un écran d’ordinateur. Puis un jour, j’ai entendu parler du projet de la fondation Tara Océan.
Cela a été un véritable déclic, annonciateur d’un bouleversement dans mon mode de vie ! Mon champ des possibles s’est ouvert en grand, et j’ai décidé de changer de cap professionnel. Deux ans plus tard, après une formation en école de cinéma, j’ai enfin réalisé mon rêve en embarquant à bord de la goélette Tara comme correspondante de bord.
– Quelles ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées pendant cette expédition, professionnelles et/ou personnelles ?
Dans des missions au long cours, le plus difficile hormis d’être loin de ses proches, c’est de gérer son énergie pour tenir sur la durée. Ça peut paraître trivial, mais j’aime bien manger et bien dormir. Deux choses essentielles qui parfois viennent à manquer en mission.
Par exemple, sur les courses de voile, on peut expérimenter des conditions extrêmes, dormir très peu, et être rationné sur la nourriture… Cela n’est pas du tout le cas sur Plastic Odyssey ! Pour moi, c’est une mission 5 étoiles !!
– En tant que femmes, comment vivez-vous le fait d’être en minorité dans cet équipage ? Est-ce que cela a influencé votre manière de travailler ou d’interagir ?
J’ai souvent évolué dans des milieux majoritairement masculins, et cela ne m’a jamais freiné.
D’ailleurs, contre toute attente, être une femme s’avère parfois être un avantage : sur les road trips à moto par exemple, le pilote préfèrera transporter une passagère légère. Sur les courses de voile, ma présence a contribué à instaurer un climat de confiance propice pour les interviews. D’ailleurs, sur cette mission, le directeur de production TV n’embauche plus que des femmes !
– Quels moments ou images vous ont le plus marqué au cours de cette mission ?
J’ai documenté plusieurs escales du navire Plastic Odyssey (Tunisie, Sénégal, Guinée Conakry, Indonésie, Hong Kong, Taiwan et Philippines). Ce qui m’a le plus bouleversé ce sont les visites de décharges à ciel ouvert. Pour moi, il n’y a rien de tel pour prendre conscience de l’ampleur du problème.
Les images d’enfants jouant sur des monticules de déchets en Indonésie, resteront gravées en moi. Si tout le monde mettait les pieds dans ce genre d’endroit, on serait davantage conscient de la quantité titanesque de déchets que notre société produit et qu’elle n’est pas en mesure de gérer.
– Quelles initiatives locales vous ont le plus inspirées au cours de cette mission ?
Devant ces paysages de déchets accumulés ou rejetés en mer, on pourrait se sentir découragé, mais on rencontre des personnes tellement inspirantes, qui se mobilisent contre la pollution plastique.
C’est le cas par exemple, de Valérine à Bali, une fabricante de machines de recyclage, de Myriam en Guinée Conakry qui transforme le plastique en pavés de route, ou encore d’Eric à Hong Kong, qui emploie dans son centre de tri, des personnes âgées qui auparavant, ramassaient les déchets dans la rue pour survivre.
– Pensez-vous que le rôle des femmes dans de tels projets devrait être davantage mis en avant ? Pourquoi ?
Personnellement, en tant que femme j’ai à cœur de valoriser celles qui se mobilisent pour changer les choses. Leur engagement est très inspirant et porteur d’espoir pour notre avenir à tous.
– En quoi cette mission a-t-elle changé votre perception du rôle du journalisme dans les enjeux environnementaux ?
Mon métier m’a permis de découvrir de fabuleux paysages, de voir la beauté de notre planète.
Mais avec Plastique Odyssey, mon rôle est de documenter l’envers du décor : des décharges, des centres de tri, etc. Ça fait moins rêver, mais cela donne du sens à mon métier : en sensibilisant le grand public, j’ai le sentiment de contribuer modestement à changer les choses.
– Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans ce métier ou s’engager dans des causes environnementales ?
Ne vous laissez pas freiner par des barrières de genre. Et si une porte est fermée, contournez-la : passez par la fenêtre !
Le voyage m’a beaucoup appris et comme on dit, ce n’est pas la destination qui compte ! Ce métier est une aventure où le chemin, avec ses obstacles, est une source inestimable d’apprentissage.
– Pouvez-vous dire quels sont-ils et si vous avez des modèles qui vous inspirent ?
Parmi mes projets, je prévois d’embarquer cet été sur Tara Polar Station, d’écrire une bande dessinée pour partager mon expérience de reporter lors de la Clipper Round The World Yacht Race et, à plus long terme, de coordonner la prochaine expédition du Radeau des Cimes.
Nous venons d’ailleurs de créer l’association Horizon Canopée pour donner vie à ce projet ambitieux.
Je suis entourée de personnes inspirantes qui nourrissent ma motivation. L’équipe de Plastic Odyssey en est un parfait exemple : la ténacité de Simon et Alexandre pour mener à bien ce projet, ainsi que leur capacité à rêver grand, sont pour moi une véritable source d’admiration.
Photos extraites avec autorisation du portfolio de www.maevabardy.com
PLASTIC ODYSSEY : MISSION PACIFIQUE