Réalisé par Rudy Saada et Anthony Lesme, Le Rabbin des Marranes était projeté dans le cadre du Festival des Cultures Juives qui se déroule à la fois en ligne et en présentiel du 14 au 28 juin.
FESTIVAL DES CULTURES JUIVES
LE RABBIN DES MARRANES
Synopsis
Rudy Saada et Anthony Lesme ont rencontré, alors qu’ils étaient sur le point de terminer un autre tournage, le rabbin Franko.
Originaire de Manaus au Brésil et donc parlant portugais, le rabbin Franko s’occupe de la communauté des Juifs de Belmonte.
Ensemble, tous les trois parcourent le Portugal où les descendants de Marranes sont plus ou moins intégrés dans les communautés.
Cette aventure les mènera jusqu’en Israël…
L’origine des Marranes
Les Marranes désignent, depuis le XVème siècle, les Juifs de la péninsule Ibérique et de ses colonies (Espagne, Portugal, Amérique latine) convertis de force au catholicisme qui continuaient à pratiquer leur religion en secret.
Ils furent également nommés anoussim (terme hébreu générique pour les Juifs convertis par la force et qui n’est pas spécifique à cette période, signifiant contraints).
Les conversos, marranes ou non, étaient considérés comme des « nouveaux chrétiens », ainsi que leurs descendants jusqu’à la quatrième génération. Une appellation plus « neutre » que marranes est celle de crypto-juifs, qui vient du grec kryptos – κρυπτός qui veut dire « caché ».
Samuel Schwarz, juif originaire de Pologne, est tombé amoureux du Portugal au début du siècle dernier. Il s’installe en tant qu’ingénieur dans une mine de tungstène à Vilar Formoso et d’étain à Belmonte. Et il y découvre en 1917 la communauté secrète des Marranes de cette région du nord du Portugal.Il publie un texte. L’ original, en portugais paraît en 1925 sous le titre Os cristãos-novos em Portugal no Século XX (Les Nouveaux Chrétiens au Portugal au XXème siècle).
Le film
Certains historiens estiment à 30% les descendants de Marranes aujourd’hui au Portugal.
Un retour aux origines
Dans Le Rabin des Marranes, les journalistes Ruby Saada et Anthony Lesme suivent le rabbin Franko dans différentes villes du Portugal.
Ils filment des témoignages émouvants des descendants de Marranes, dont certains parlent de leur choix, celui d’une conversion au judaïsme. Leur conversion s’explique souvent par un besoin irrépressible de renouer officiellement avec leur racine, d’affirmer leur judaïsé. Et si cette quête est avant tout spirituelle, elle est aussi émotionnelle.
Malgré leur volonté et leurs persécutions passées, ces personnes ont pourtant souvent du mal à être acceptées au sein de certaines communautés traditionnelles. Il s’en suit souvent un retour en Israël où ils.elles s’installent. Là bas, vivre leur judaïsme est plus simple, ils ne sont pas considérés en marge d’une des deux religions (juive ou catholique).
Les communautés juives portugaises disparaissent peu à peu. Le rabbin Franko s’est donné comme mission de faire vivre les communautés juives du Portugal, tant bien que mal. Et si aujourd’hui il n’est plus le rabbin de Belmonte, il essaie de créer une communauté à Braga, dans le nord du Portugal.
On dit des documentaires qu’ils sont souvent écrits après le tournage.
Ce fut le cas pour Le Rabbin des Marranes, un tournage intense, réalisé dans un temps très court. Grâce à son écriture et à un très bon montage, il soulève de nombreuses questions quant à notre rapport à la religion. Doit-elle s’ouvrir au monde pour survivre ?
Questions
J’ai posé deux questions aux réalisateurs: Qu’ont-ils aimé ? Qu’est-ce que ce tournage leur a apporté ?
Rudy Saada et Anthony Lesme ont aimé les rencontres avec ces personnes en quête d’identité, très touchantes, sincères dans leur démarche. Ils ont noué un lien très fort avec le rabbin Franko qu’ils continuent de cultiver.
Le Rabin des Marranes constitue un témoignage précieux de l’histoire moderne des Juifs et de la pratique du judaïsme.
Programme du Festival des Cultues Juives
BANDE-ANNONCE
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