Au coeur du bois, de Claus Drexel, projeté au Champs Elysées Film Festival.
Synopsis
Il était une fois un bois encerclé par la ville. Ce bois fut jadis une forêt, mais qui s’en souvient ?
Aujourd’hui, circulant dans ses veines, d’étranges personnes y font commerce de leur corps.
Eux qui sont devenus Elles, nous racontent leur vie au bois.
Le Film
« Au coeur du Bois » aborde la prostitution au Bois de Boulogne par la thématique du conte.
À la fois beau et dérangeant, ce cinquième film de Claus Drexel servi par une image sublime du Bois de Boulogne réalisée par Sylvain Leser est un recueil de témoignages souvent très durs mais toujours très lucides sur leur travail.
Si le film pose un constat, celui de la situation catastrophique économique des prostituées aujourd’hui, nous prenons conscience de la difficile voire impossible situation des transgenres, souvent rejetés dans leur travail, ou par leur famille, qui se retrouvent à subir la prostitution.
Se pose également le questionnement même de la prostitution. En effet, de plus en plus de clients demandent des prestations qui font références à de la pédophilie et les prostituées, disent-elles, rendent un service à la société car ces hommes iraient, sinon, violer des petites filles.
Ces réflexions entendues de la bouche des prostituées venues témoigner à la sortie du film et qui déclarent ne rien regretter nous font prendre conscience d’un phénomène terrible, c’est l’augmentation de la pédocriminalité.
Ces femmes ne se disent pas exploitées puisqu’elle sont autonomes et pourtant vivent, hélas, en marge de toute protection sociale ou économique.
Toutes s’accordent à dire que la pénalisation des clients par les féministes socialistes est une catastrophe. Elle a engendré la misère au sein des prostituées car les clients fixent aujourd’hui leurs tarifs. Mais elles affirment qu’elles ont trouvé dans la prostitution de vrais rapports humains et de la reconnaissance, ce qu’elles n’avaient jamais connu avant.
Comment avoir de la valeur aux yeux des autres ? Qui nous valorise ? Qui nous aime ?
Tous ces récits, certains poignants, d’autres presque drôles, nous font découvrir un monde tout ignore tout sauf par vu par le prisme de la morale ou du voyeurisme. Les images sublimes du bois filmé pendant toutes les saisons sont des pauses entre deux témoignages.
Mais il ne faut pas oublier que sans patriarcat, pas de prostitution.
Donc …
Sortie en salle le 8 décembre.