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September 5th

5 septembre – Un sinistre écho

« 5 septembre », réalisé par  Tim Fehlbaum sort en salle le 5 février.
Scénario nommé dans la catégorie meilleur scénario original aux Oscars 2025. .

 

 

Synopsis « 5 septembre »

5 septembre nous replonge dans l’événement qui a changé le monde des médias à jamais et qui continue de résonner à l’heure où l’information, le direct et la maîtrise de l’antenne reste l’objet de nombreux débats.

Le film se déroule lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972 où l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions, pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier.

Au cœur de l’histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff (John Magaro)  veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge, son patron et légendaire directeur de télévision (Peter Sarsgaard).

Avec sa collègue et interprète allemande Marianne (Leonie Benesch), son mentor Marvin Bader (Ben Chaplin), Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité.

 

 

 » 5 septembre » : un choc historique au coeur des médias

« 5 septembre » – « 7 octobre »

 

 

Parfois, l’histoire bégaie, hélas.

5 septembre, réalisé par Tim Fehlbaum, résonne de manière glaçante avec le pogrom du 7 octobre.

Le film retrace l’attaque orchestrée par le groupe « Septembre Noir », où huit terroristes palestiniens ont assassiné deux athlètes israéliens avant de prendre en otage huit autres, alors que l’Allemagne cherche à se refaire une image positive et à redorer son blason auprès de l’opinion internationale. Le monde entier suit cette crise en direct, marquant la naissance de l’ère des informations en continu.

Le réalisateur met en lumière la complexité de la diffusion en direct à cette époque : absence de numérique, nécessité de développer les films en urgence et concurrence féroce entre chaînes. Il expose la pression des journalistes, notamment Geoff, face aux enjeux éthiques : faut-il tout montrer, coûte que coûte ?

 

Un enjeu historique

Les médias du monde entier couvrent l’événement. La chaîne américaine ABC, dont l’équipe est supervisée par Roone Arledge (l’excellentissime Peter Sarsgaard), est sur le pied de guerre. Les J.O. se déroulent pour la première fois en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale et les médias couvrent l’événement 24 heures sur 24.

Dans son équipe, le second de Roone Arledge, Marvin Bader (merveilleusement joué par Ben Chaplin), incarne un Juif dont la famille a disparu pendant la Shoah. Les regards se tournent vers les athlètes israéliens, juifs, interrogés sur leur venue en Allemagne, pays historiquement responsable de la Shoah. Les Israéliens ont foi en l’avenir et sont là pour le sport et l’esprit des J.O.

Mais lors de la deuxième semaine des Jeux olympiques d’été, à 4 h 30 du matin, des coups de feu éclatent.

Peu de temps après, l’information est confirmée : des Palestiniens ont tué deux Israéliens et pris les huit autres en otage, l’un ayant réussi à s’enfuir. Le groupe terroriste demande la libération et le passage en Égypte de 234 militants palestiniens détenus en Israël, ainsi que de deux militants de la Fraction armée rouge (FAR), Andreas Baader et Ulrike Meinhof, détenus en Allemagne.

 

L’indifférence mondiale face à l’horreur

À quelques mètres de là, les J.O. se poursuivent comme si de rien n’était.

Le 6 septembre, une cérémonie commémorative est même organisée durant laquelle le président du Comité international olympique, Avery Brundage, soupçonné d’antisémitisme depuis les années 1930, prononce un discours saluant la force du mouvement olympique, sans mentionner les athlètes assassinés, et déclare que les Jeux doivent continuer.

Les Jeux reprennent. La plupart des 80 000 personnes présentes dans le stade olympique pour assister au match de football opposant l’Allemagne de l’Ouest à la Hongrie se comportent comme si rien ne s’était passé la veille.

Lorsqu’apparaît une banderole portant l’inscription « 17 morts, déjà oublié ? », des agents de sécurité la saisissent et expulsent les spectateurs qui l’avaient déployée.

Alors qu’une nouvelle fois l’horreur se produit en Allemagne, le monde continue de vivre sa vie à quelques mètres de là. On ne peut, bien sûr, s’empêcher de penser à Auschwitz ainsi qu’aux Polonais et aux Allemands qui continuaient leurs activités quotidiennes à côté des chambres à gaz.

 

Une mise en scène immersive : le chaos en temps réel

Le jeune producteur Geoff (John Magaro), au cœur de la régie et à la tête de l’équipe de la chaîne ABC, décide alors de poursuivre la diffusion en direct de l’émission et de filmer cette attaque, quoi qu’il en coûte.

Une première dans l’histoire des médias. Roone Arledge se bat contre les dirigeants de sa chaîne qui veulent repasser l’antenne aux actualités et parvient, en switchant avec NBC, à garder l’antenne.

Enfin, les J.O. sont à l’arrêt, les athlètes sont évacués.

Trois personnes — caméraman, preneur de son et cadreur — sont envoyées en face de l’immeuble pour filmer l’immeuble où les Israéliens sont retenus en otage. À chaque seconde, l’équipe de la chaîne ABC se bat pour tenir les téléspectateurs informés. Elle trouve en la personne de l’interprète allemande Marianne (excellente Leonie Benesch) une alliée de poids pour traduire ce que dit la police à la radio.

L’histoire n’est pas seulement une histoire humaine, mais une histoire politique.

Filmée sur une plateforme à 360° pour un rendu au cœur de l’action, nous sommes pris dans cette course contre la montre pour ne jamais cesser de diffuser cette prise d’otages en direct.

Tim Fehlbaum a travaillé en étroite collaboration avec Geoff Mason, l’un des producteurs originaux d’ABC ayant couvert la crise de 1972, pour assurer l’exactitude historique de la retransmission télévisée en direct de l’événement tragique.
Il a utilisé  des équipements authentiques des années 1970 pour recréer l’ambiance des salles de rédaction de l’époque

Un milliard de téléspectateurs ont regardé les attaques terroristes diffusées en direct, assistant à l’échec des interventions allemandes successives.

Le réalisateur montre aussi toute la difficulté du tournage en direct à cette époque, en argentique (il fallait développer les films très vite), et les débuts de la concurrence à l’information.

Un chef-d’œuvre haletant, terrifiant aussi, dont on sort sonné par la force du propos et sa pertinence avec l’actualité.

 

Un film écho d’un antisémitisme persistant ?

Les Juifs ont été attaqués depuis que le monde est monde, les Israéliens depuis la création de l’État d’Israël.

L’échec des Allemands dans la protection des athlètes israéliens est une nouvelle tâche sur l’histoire de l’Allemagne. Il marque aussi un tournant dans l’histoire d’Israël.

Cette tragédie donnera lieu à des représailles de la part d’Israël partout dans le monde, révélées  dans le chef-d’œuvre de Spielberg, « Munich ».

Golda Meir, alors Première ministre de l’État d’Israël, ne laissera plus jamais le sort des Juifs entre les mains des autres pays.

Cela donnera lieu à l’intervention de commandos israéliens lors d’une nouvelle prise d’otages à Entebbe, en 1976, pour libérer les otages d’un avion détourné par un commando composé de membres du Front populaire de libération de la Palestine.

La quasi-totalité des Israéliens est sauvée, sauf Yonatan Netanyahou, frère de Benyamin Netanyahou,  actuel Premier ministre d’Israël qui meurt dans l’intervention.

Dorénavant, les Israéliens n’auront de cesse d’intervenir, même à l’étranger, pour protéger les leurs.

 

La couverture médiatique des prises d’otages 

Les attaques du 7 octobre n’ont suscité aucune sympathie ni empathie de la part des médias et des peuples du monde entier.

Aucun drapeau en berne, malgré la mort de 1 200 civils attaqués chez eux : vieillards, hommes, femmes, enfants et bébés.

Bien au contraire, cela a réveillé un antisémitisme mondial. Il n’a cessé de s’exprimer, avec l’aide d’idiots utiles, comme l’écrit  Michaël Prazan dans son livre « La vérité sur le Hamas et ses idiots utiles.

 

 

 

Bande-annonce « 5 septembre », en salle le 5 février dans tous les bons cinémas.

 

 

Films et séries israéliennes.

 

Podcast Falafel Cinéma

Pourquoi ? Visages de la Shoah

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