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Les meilleurs films du Festival du Cinéma Israélien de Paris

 

Les films du 24ème Festival du Cinéma Israélien de Paris

 

 

Le Festival du cinéma israélien de Paris est un événement incontournable pour les amateurs de cinéma à Paris.

Sa présidente, Hélène Schoumann, ainsi qu’Armelle Bayou, la directrice de production, et une équipe de fervent bénévoles en assurent chaque année la programmation et l’organisation.

Cette année, le festival était parrainé par Éric Tolédano et Olivier Nakache.

Du mardi 19 mars au mardi 26 mars, le cinéma le Majestic Passy a accueilli une sélection exceptionnelle de longs métrages, de documentaires et de courts-métrages venant d’Israël.

 

Écoutez le podcast ici

 

Les optimistes sont morts dans le désert

 

Le Festival du Cinéma Israélien de Paris a lieu chaque année au moment de Pourim.

C’est un rendez-vous que je ne manque jamais depuis 2017. Cette année, alors que la guerre n’est pas terminée, et que les otages ne sont toujours pas libérés, c’est émue et reconnaissante que je m’y suis rendue, heureuse qu’il ait lieu malgré tout.

Et de fait, en dépit du contexte international défavorable, et d’un appel au boycott du festival, le Festival du Cinéma Israélien de Paris a fait salle comble pour nombre de ses films, bénéficiant d’un soutien hors norme cette année : le film d’ouverture, « The Monkey House », et le film de clôture, « Le déserteur », ont été programmés dans deux salles, et deux autres films ont été projetés deux fois dans deux salles pleines : « Matchmaking » et « Seven Blessings » .

Le cinéma israélien avant le 7 octobre

Les films sélectionnés cette année ont tous été tournés avant le 7 octobre. Pour préparer la 24ème édition, Hélène Schoumann et Armelle Bayou s’étaient d’ailleurs rendues à Haifa la veille des attentats et ont pu rejoindre la France dans l’un des derniers vols retours.

Pour le cinéma israélien, plus rien ne sera jamais comme avant.  Les artistes israéliens sont à la fois artistes et soldats. Certain.e.s des réalisateurices, comme Yahav Winner, ont été tué.e.s lors du pogrom du 7 octobre, d’autres sont aujourd’hui envoyé.e.s dans le Nord, ou en sont revenu.e.s blessé.e.s.

Nous, cinéphiles, avions le privilège d’assister à la projection de leurs films dans les salles du Majestic Passy. 

Une édition hors-normes donc, aux discours émouvants, marquée par la présence de l’actrice Reymonde Amsellem à l’affiche de trois films cette année, Matchmaking, Seven Blessings et The Future ainsi que celle de plusieurs producteur.ices, réalisateur.ices de courts et de longs métrages documentaires et fictions.

Voici donc un bilan de ce dernier crû.  

La liberté, la mémoire, l’identité, le vivre ensemble (les kibboutzim), la maternité et  l’art étaient les principaux thèmes abordés dans les films de cette année.

 

Les coups de coeur d’Armelle Bayou

 

Les longs métrages et les courts-métrages du cinéma israélien avant le 7 octobre

 

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COURT-MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

PRIX DU MEILLEUR COURT-MÉTRAGE

 

The source of all beauty réalisé par Rachel Levy

Avec : Danny Steg, Danielle Eliya Zaints

Yaeli, jeune femme ultra-orthodoxe, porte un terrible secret qui pourrait détruire toutes ses chances de bonheur futur.

David, brillant étudiant de yeshiva, semble souhaiter faire la connaissance de Yaeli. Mais le père de cette dernière, afin de la protéger de la douleur et de l’humiliation, refuse de donner sa permission à une rencontre entre les deux jeunes gens.

Sans doute l’un des plus beaux courts-métrages du festival, qui explore les relations entre la religion, l’intimité et l’amour

La réalisatrice Rachel Levy, présente lors de la projection, a souhaité rendre  hommage à son père le philosophe et écrivain Benny Levy.

Prix du meilleur court-métrage – Festival du Film Juif de Jérusalem 2023

Prix de la meilleure actrice – Festival International du Film de Jérusalem 2023

 

 

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FILM D’OUVERTURE DU FESTIVAL DU CINÉMA ISRAÉLIEN DE PARIS

The Monkey House réalisé par Avi Nesher

 

Synopsis : La carrière d’Amitai Kriv, auteur israélien à succès des années 1960, décline au fil du temps.

Dans les années 1980, il engage une jeune chercheuse en littérature, Margo, pour l’aider à retrouver sa place dans la littérature israélienne.

Une rencontre inattendue entre un auteur désespéré et une jeune femme excentrique qui changera leurs vies.

 

Critique

Avi Nesher est un habitué du Festival du Cinéma Israélien de Paris où il présente un film chaque année.

« The Monkey House » était présenté en ouverture du festival cette année.

Surnommé « le Truffaut israélien », les films d’Avi Nesher sont toujours inspirés de faits réels car, dit-il, en tant qu’ancien critique de cinéma, il n’a pas d’imagination.

En revanche, ses films ont souvent suscité débats et controverses.

Rien de tel cette année dans « The Monkey House », une réflexion sur le mensonge et sur ce qui peut nous entraîner à commettre des actes illégaux pour promouvoir nos créations.

 

Une histoire vraie

Amitai Kriv, auteur oublié, vit dans une maison située près d’un jardin où se trouvent des singes en cage. Il cherche à tout prix à se faire un nom dans la littérature moderne. Pour ce faire, le personnage, interprété par  le grand Adir Miller, a mis au point un plan. Il décide de produire une thèse sur sa propre oeuvre pour lui donner la profondeur et la légitimité que lui refuse la critique. Il  propose ainsi à une jeune femme en quête d’un emploi, belle, intelligente mais très éloignée de la littérature, de se faire passer pour son étudiante thésarde… Elle devra, dans une version détournée de Vertigo, se couper les cheveux, s’habiller différemment, changer d’identité. Les singes près de la maison prennent alors une forte portée symbolique.

Dans le fait-divers dont le film s’inspire, le scandale déclenché par son escroquerie a conduit Amitai Kriv à fuir Israël et à finir ses jours en Allemagne. Le film lui fait un sort différent.

Dans « The Monkey House », les femmes sont belles et se font manipuler pour la gloire d’un homme peu aimable et vaniteux, une thématique « old school » et une fin que j’aurais aimée différente. 

Présent pour un Q&A lors de la projection, Avi Nesher a déclaré qu’un homme mentait environ 28 fois par jour.

 

 

 

COURT-MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

More Than Friends réalisé par Omri Laron

Ce film explore les défis auxquels est confrontée une mère lesbienne excentrique lorsqu’elle découvre une lettre d’amour écrite par son fils de 11 ans à un autre garçon.

Un regard touchant sur les questions d’acceptation et de tolérance dans la société israélienne moderne.

Un joli court-métrage qui aborde le thème d’un premier amour homosexuel tout en finesse.

Bande-annonce

 

 

 

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LONG METRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

Arugam Bay réalisé par Marco Carmel

Synopsis : Après leur service militaire, trois surfeurs israéliens se rendent dans la baie d’Arugam au Sri Lanka pour surmonter le deuil de leur ami tué lors d’une opération à Beyrouth.

Leur voyage les conduit à traverser des expériences qui mettent à l’épreuve leur amitié et les confrontent à leurs traumatismes non résolus.

 

Critique

Inspiré de sa vie personnelle, Marco Carmel a réalisé un film initiatique, thérapeutique et d’évasion.

Le film s’ouvre sur la guerre du Liban,  et ce début fait aujourd’hui fortement écho à l’actualité.

Trois jeunes hommes traumatisés par la mort de leur ami décident de partir au Sri Lanka espérant retrouver le goût de vivre par le surf et régler leur différend. Ils retrouvent également l’amoureuse de leur ami, Kim, jouée par Joy Rieger, actrice souvent vue dans les films d’Avi Nesher. Garderont-ils le secret de la mort de leur ami pour protéger Kim ?

Selon le réalisateur franco-israélien, présent pour un Q&A, c’est toute la population israélienne qui est en permanence en syndrome post-traumatique.  Au-delà de l’apparente légèreté du film, ce long-métrage a donc aussi pour but d’explorer plus largement la profondeur d’une blessure sociétale, nationale, encore très taboue.

C’est donc une ode à la vie, la mer, le surf et  un hommage à cette jeunesse sacrifiée, envoyée au front, parce qu’il n’y a pas d’autre choix. Le casting du film est d’ailleurs lui-même en difficulté aujourd’hui. Maor Schwitzer est blessé et Yadin Geliman a été envoyé au front.

Un film à la fois fort et léger (le cadre paradisiaque nous y aide), que j’ai particulièrement aimé et qui a fortement marqué le public lors de la projection.

 

 

 

COURT-MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

Like a man réalisé par Shaya Chesner

Avec Angel Bonanni , Sobhi Hosary , Aviel Doron

Ronen emmène son fils Aviv faire une randonnée de Bar-Mitsvah vers un lac du nord d’Israël. Les peurs enfouies de Ronen reviennent brutalement à la surface lors d’une rencontre avec trois arabes israéliens, arrivés au même endroit pour une journée de camping.

 

Un court-métrage qui révèle la rapidité avec laquelle une situation peut devenir explosive lorsque les préjugés racistes et la peur de l’autre se réveillent.

 

 

 

LONG-MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

PRIX DU PUBLIC

 

Running on Sand réalisé par Adar Shafran

Synopsis : Aumari, un jeune réfugié érythréen, se retrouve accidentellement pris pour le nouvel attaquant de l’équipe de football des Maccabi de Netanya.

Ce film explore les thèmes de l’identité, de la célébrité et de la recherche de soi.

 

CRITIQUE

Adar Safran raconte dans ce film, l’histoire des invisibles, ceux qui travaillent dans les restaurants, auxquels on ne prête pas attention et qui n’ont parfois pas d’existence officielle. 

Aumari, le personnage principal, joué par Chancela Mongoza, réfugié qui se fait passer pour un célèbre joueur de foot, parvient à séduire les fans et ses coéquipiers, ainsi que Neta (Kim Or Azulay), la fille du propriétaire.

Elle découvre sa véritable identité mais il la convainc de garder son secret. « Comment peux-tu être toujours aussi optimiste? » lui demande-t-elle. « Les pessimistes sont morts dans le désert », répond-il.

Sur le ton de l’humour et de la tendresse, le réalisateur dénonce le racisme dont sont victimes les Noirs en Israël. Les réfugié.e.s sont joué.e.s par de vrais réfugié.e.s et à la fin du film, on hésite en rires et larmes. 

Il a certainement dû plaire à Éric Tolédano présent dans la salle lors de la projection car Running on Sand ressemble beaucoup aux films du couple de réalisateurs qu’il forme avec Olivier Nakache.

Ce film a aussi un air de « Ted Lasso » (série sur le football qui se déroule en Angleterre).

 

QUAND LA RÉALITÉ REJOINT LA FICTION

Le film a emballé le public d’une salle pleine à craquer, suivi d’un échange avec le réalisateur Adar Shafran dont c’est le premier film (il est, d’habitude, producteur). 

Lorsque la fiction rejoint la réalité, elle est, hélas, bien moins drôle. 

Chancela Mongoza, l’ acteur principal fabuleux du film, que tous reconnaissent dans la rue en Israël aujourd’hui, n’a pourtant toujours pas de papier officiel et n’a pu se rendre en France pour la projection du film dans lequel il joue le premier rôle. 

Un film qui devait sortir au mois d’octobre dernier, sorti en salle en décembre en Israël et projetés auprès des survivants des massacres du 7 octobre. 

Hélas les optimistes sont morts dans le désert. 

 

 

 

 

COURT MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

The Boy, réalisé par Yahav Winner

Synopsis : Avinoam et Barak, père et fils d’un kibboutz situé à la frontière de la bande de Gaza, sont contraints de faire face à une nouvelle série de roquettes et de combats, chacun à sa manière.

Un réalisateur de cinéma de Kfar Aza assassiné

Yahav Winner, dont l’enfant et la femme ont survécu au pogrom, laisse derrière lui un nombre impressionnant de films.

Le samedi 7 octobre, au petit matin, des terroristes du Hamas ont fait irruption dans la chambre familiale de Yahav, dans le kibboutz Kfar Aza, dans le sud d’Israël.

Yahav a essayé de toutes ses forces de bloquer les terroristes, permettant ainsi à sa femme, Shaylee, et à leur fille d’un mois, Shaya, de s’échapper. Peu après, Yahav a été assassiné de sang-froid. Shaylee et Shaya ont été secourus après 27 heure.

Le film, avait expliqué Yahav Winner à l’époque, devait « se pencher sur le traumatisme des résidents d’Israël ainsi que sur le conflit constant qui existe en vous lorsque vous regardez au-delà de la clôture ce qui se passe à Gaza ». Il avait ajouté : « Ce conflit sanglant est traumatisant parce qu’il n’a pas de solution mais, à l’intérieur de tout cela, il y a le réconfort apporté par les liens personnels ».

 

À voir ici dans son intégralité.

 

 

 

CINEMA ISRAELIEN

LONG MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

The Future réalisé par Noam Kaplan

Synopsis : La Dr Bloch, désireuse d’avoir un enfant, se lance dans une quête pour trouver une mère porteuse.

Pendant ce temps, son algorithme pour prévenir les attentats terroristes échoue, ce qui l’amène à confronter une jeune Palestinienne responsable d’un attentat.

Entre les séances de conseil et les échanges avec la mère porteuse potentielle, la Dr Bloch remet en question ses choix et son passé.

 

CRITIQUE

Sans doute, le film le plus atypique du festival. 

L’actrice Reymonde Amsellem était présente lors de la projection pour parler de son rôle, la Dr Bloch, ingénieure qui a mis au point un algorithme censé prévenir les attentats terroristes et qui doit interroger la jeune femme jouée par l’actrice palestinienne Samar Qupty.  

Cette dystopie filmée comme une pièce de théâtre, en connexion très forte avec l’actualité,  prône le dialogue. 

Un avenir dans lequel la maternité joue un rôle important car plus que les filles, les fils sont le plus souvent promis à l’armée.  

Et un film passionnant dans lequel les femmes occupent une place de choix, qu’elles soient mères, futures mères, en devenir ou non. 

Comme le dit si bien la gynécologue au Dr Bloch, ce sont les hommes qui déclenchent les guerres et ceux sont les mêmes qui récoltent des Prix Nobel de la Paix pour y avoir mis fin. 

 

 

 

LONG MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

Sept Bénédictions réalisé par Ayelet Menahemi

Synopsis : Marie quitte la France pour Israël pour épouser son grand amour.

Mais lors des festivités précédant son mariage, des secrets de famille refont surface, mettant en lumière des tensions et des blessures anciennes.

 

CRITIQUE

Ce film aurait pu être conçu comme un documentaire.

L’histoire de « Sept Bénédictions » puise ses racines  dans une coutume marocaine terrible, d’un autre temps, qui a brisé des milliers de vies.

Lorsqu’une femme avait plusieurs enfants et que sa soeur ne pouvait en avoir, elle lui en donnait un. L’enfant devenait alors une sorte de bien échangé selon les fluctuations financières des familles.

Reymonde Amsallem et sa cousine germaine, Elinor Sela au scénario souhaitaient raconter cette histoire.

Le film commence par un mariage.

L’héroïne, Marie, jouée par Reymonde Amsellem a décidé de renouer avec sa famille lors de son mariage et de ne pas évoquer le passé.

Malgré elle, il refait surface. 

Les « sept bénédictions » sont  ces repas rituels organisés pendant une semaine après un mariage.

Sept réunions familiales qui donnent lieu à autant de drames, de règlements de compte, avant de dévoiler une cruelle vérité.

La réalisatrice maîtrise l’art du cadrage et du rythme de ces réunions familiales où les dialogues résonnent comme des coups de feu.

Chaque réplique est prononcée par des actrices brillantes et engagées.

Ayelet Menahemi rend hommage à ces femmes (on ne donnait jamais de garçon) à la fin du film en les montrant à l’écran au générique de fin.

Ce film éprouvant et nécessaire a connu un succès phénoménal en Israël où il a remporté 10 Ophirs sur  12 nominations, (l’équivalent des César en France).

 

 

 

COURT-MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

Girl No.60427. Réalisé par Oriel Berkovits et Shulamit Lifshitz

Tel Aviv 1998.  Une jeune fille découvre le journal secret de sa grand-mère racontant sa vie dans les camps de concentration. « Girl No.60427 » offre une réflexion poignante sur la mémoire familiale et l’héritage de la Shoah.

 

BAFTA dans la catégorie « Films étudiants » 2022. Inspiré de son histoire vraie et de la relation que Shulamit Lifshitz entretenait avec sa grand-mère survivante de la Shoah.

Un récit extraordinaire qui mériterait le développement d’un long métrage.

 

 

 

LONG METRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

Delegation réalisé par Asaf Saban

Synopsis : Un groupe de lycéens israéliens part en voyage scolaire en Pologne pour découvrir les camps de concentration.

Ce voyage confronte les jeunes à l’histoire complexe de la Seconde Guerre mondiale et les aide à comprendre leur identité en tant qu’Israéliens.

 

CRITIQUE

Frisch (Yoav Bavly), Nitzan (Neomi Harari) et Ido (Leib Lev Levin) – partent en voyage en Pologne avec leurs camarades, leur enseignant et le grand-père de Frisch, Josef (Ezra Dagan), qui est un survivant des camps, pour visiter des sites et monuments commémoratifs sur la Shoah. 

Leur trio est solidaire. Mais les choses se compliquent, car Nitzan est amoureuse d’Ido, qui est déjà avec quelqu’un d’autre, et Frisch a des sentiments pour Nitzan. 

Entre incursions au milieu de la mort, du froid et du passé, et les films sur la Shoah projetés dans le bus que sont « Un violon sur le toit, « Les Rescapés de Sobibor » ou encore « La liste de Schindler » ,   les jeunes se cherchent, sont bouleversés et transformés.

Les directives de leur guide, les incitant à réfléchir aux sentiments des personnes conscientes de leur destin fatal au bout du chemin, ou encore les récits de leur voyage alors qu’ils sont confinés dans un wagon, sont des moments effrayants. Cependant, chaque soir, un groupe de parole leur permet de partager leurs expériences de la journée.

Dans ce film d’apprentissage, le réalisateur apporte quelques touches de légèreté par les échanges entre lycéens, à l’aube de leur vie.

Ce premier film pose de nombreuses questions sur notre rapport à la transmission.  Avons-nous une limite émotionnelle à sa réception ?

Et si oui, quelle est-elle ?

 

Film présenté dans la section Generation 14 plus de la Berlinale 2023.

Il a gagné le Prix du Meilleur scénario et meilleur ensemble au Festival International du Film de Jérusalem.

 

 

 

 

Une Plongée dans l’Histoire et la Société Israéliennes

 

COURT-MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

Mira, réalisé par Alma Been Zeev 

“Mira” est le portrait intime de Mira Perlov, âgée de 90 ans. Veuve du célèbre documentariste israélien, David Perlov.

À travers le regard de sa petite fille, Alma, le film explore cette profonde relation entachée par l’Alzheimer de Mira, capturant cette poignante détérioration de leur lien.

Prix du pitch étudiant – Docaviv 2022

Un bel hommage à une grand-mère aimée, brillante et qui demeurera dans l’ombre de son mari comme beaucoup de femmes de sa génération.

 

 

 

LONG MÉTRAGE – CINEMA ISRAÉLIEN

 

Quatre Heures par Jour réalisé par Ayelet Dekel

Le film dévoile une histoire poignante et encore méconnue des jeunes mères dans le mouvement des kibboutz en Israël.

Basé sur le livre à succès d’Orian Chaplin, ce documentaire explore les cicatrices émotionnelles laissées par une pratique où les bébés étaient enlevés à leur mère pour vivre dans une maison collective d’enfants.

Un récit bouleversant qui interroge sur les conséquences à long terme de ces choix sur les mères et leurs enfants.

 

CRITIQUE

Ce documentaire revient sur l’histoire d’Israël, pays fondé sur le principe des kibboutzim, adaptation israélienne du système des sovkhozes et des kolkhozes. 

Ayelet Dekel a interrogé plusieurs femmes qui ont vécu dans les kibboutzim au moment où ils étaient la norme.

Les hommes à l’origine de ce système avaient décidé du temps que les mères pourraient consacrer à leurs enfants : quatre heures par jour. Trois jours après l’accouchement, les bébés étaient confiés à la Maison des enfants, où ils étaient élevés en communauté jusqu’à l’adolescence.

Le manque de contact physique entre la mère et l’enfant dès la naissance, les nuits agitées pour les deux, les enfants qui frappaient à la porte en pleine nuit en espérant que leur mère leur ouvre… Un système traumatisant accepté par certaines et contesté par de nombreuses femmes au fil des générations.

Comme pour d’autres questions liées aux femmes, telles que l’avortement, les hommes décidaient des besoins maternels au nom du « Bien » de la nation, sans remettre en question ce système qui écrasait l’individu.

Les kibboutzim ont évolué et, en 1986, certains ont commencé à permettre aux familles de garder leurs enfants avec eux.

En 1991, ce système éducatif a disparu. Beaucoup de kibboutzim ont également été convertis en moshavim, coopératives reconnaissant la propriété des terres, afin de survivre, au sein du tournant social-libéral israélien.

Les quelques kibboutzim qui restaient se sont adaptés à la modernité et ont gardé un idéal du collectif et du vivre ensemble. 

 

Après le pogrom du 7 octobre, qu’en sera-t-il dans les mois et les années à venir ?

 

 

 

FILM DE CLÔTURE DU FESTIVAL DU CINÉMA ISRAÉLIEN DE PARIS

 

Le Déserteur réalisé par Dani Rosenberg

Avec Ido Tako, Mika Reiss, Efrat Ben Zur, Tiki Dayan, Shmulik Cohen.

Shlomi, un soldat israélien de dix-huit ans, fuit le champ de bataille de Gaza pour rejoindre sa petite amie à Tel Aviv.

Il découvre alors que l’élite de l’armée israélienne est convaincue qu’il a été kidnappé dans le brouillard de la guerre.

Un voyage tragi-comique de 24 heures dans les rues chaudes et humides de Tel Aviv, qui passe de la terreur à l’espoir, de la romance au cauchemar.

 

 

Critique

Dans son film précédent, « La mort du cinéma et de mon père aussi », Dani Rosenberg nous embarquait dans une  fiction dont le sujet était son père, atteint d’un cancer, terrifié par le fait qu’ Israël puisse être bombardé par l’Iran, un père qui décide d’emmener toute sa famille en voiture pour fuir ces éventuelles attaques.

Cette fois, dans « Le déserteur » (le titre original est plus parlant « le soldat disparu »), il s’agit encore de fuite, mais celle d’une jeune soldat.

Envoyé dans une opération militaire à Gaza, le soldat décide de rentrer chez lui pour retrouver la jeune femme qu’il aime et qui doit bientôt partir au Canada. Car dit-elle, « pourquoi rester ici ? ».

Sous fond de roquettes qui fondent sur Tel Aviv, Schlomi court, il escalade, il court encore, il se cache. Schlomi est plein de vie, il a faim d’amour, il a faim tout le temps et ne veux pas se battre. Entre sa grand-mère, sa mère et son père, il n’a finalement aucune échappatoire à part l’armée. Mais son échappée déclenche une enquête nationale, et des représailles sur Gaza…

 

FILMÉ AVANT LE 7 OCTOBRE

 

L’acteur principal, Ido Tako, est sensationnel et on ressent presque physiquement son énergie à l’écran. Il oscille en permanence entre le rire et l’effondrement total, et son amour démesuré par rapport à la brièveté de sa rencontre avec Shiri (jouée par Mika Reiss) témoigne de sa peur de la mort.

Efrat Ben Zur, dans le rôle de sa mère paniquée (elle joue également dans The Kid de Nir Bergman projeté l’an passé) et Tikva Dayan dans le rôle de la grand-mère jouait aussi dans « Seven Blessings », le film aux dix Ophirs (voir critique plus haut).

Filmé avant le 7 octobre, Dani Rosenberg réalise un film quasi prémonitoire sur la guerre à venir et sur cette jeunesse qui ne peut refuser l’armée, qui n’a pas le choix, une jeunesse, à l’instar des héros d' »Arugam Bay » (voir critique plus haut) privée de liberté, et qui la trouvera ailleurs parfois à l’étranger,  dans la fête, dans des histoires d’amour compliquées ou dans la drogue.

 

Tristement d’actualité,  le film sort en salle le 24 avril, distribué par les Cinémas Dulac.

 

Allez-y !

 

INTERVIEW DE L’ACTEUR PRINCIPAL IDO TAKO

 

 

 

BANDE-ANNONCE

 

 

 

 

 

FALAFEL CINÉMA, LE PODCAST DU CINÉMA ISRAÉLIEN

 

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