Dernier film de Wes Anderson, L’île aux chiens commence par un flash-back sur l’histoire des chiens et leur rapport aux hommes, dans un passé où ils ont été exilés.
L’île aux chiens
Le meilleur film de Wes Anderson ?
Le Pitch
Puis nous sommes projetés dans un futur lointain. Le maire de la ville de Megasaki, Kobayashi, décide d’exiler tous les chiens du Japon sur une île poubelle au prétexte qu’ils ont une grippe supposée contagieuse…
Six mois plus tard, son fils adoptif, Atari, part à la recherche de son chien, Spots, le tout premier à avoir été déporté sur l’île, à titre d’exemple. Il se crashe volontairement sur l’île poubelle. Sur place, il est sauvé par cinq chiens, Rex, King, Duke, Boss et Chief.
Les hommes et les chiens
« L’île aux chiens » est plus qu’un film.
Wes Anderson a créé un univers entier autour de leur errance, leur sentiments lorsqu’ils sont rejetés, leurs émotions en nous touchant personnellement (« quel est ton plat préféré ? » se questionnent-ils lorsqu’ils ont trop faim).
L’humanité est au coeur du film. Notre façon de nous comporter avec les animaux révèle qui nous sommes.
Son « île aux chiens » est un « 1984 » d’aujourd’hui.
Le réalisateur dénonce à la fois la maltraitance des animaux et la violence des systèmes totalitaires.
L’île aux chiens, Le Japon, au coeur
Il rend hommage au Japon par la musique et la reconstitution de son univers (langue, haiku, théâtre kabuki, combats de Sumo).
Alexandre Desplat, familier des films de Wes Anderson, a reconstitué l’univers japonais par – entre autres- les tambours Taiko.
Outre les liens uniques qui unissent les chiens et les hommes, le réalisateur aborde une fois de plus les difficultés des rapports affectifs, qu’ils soient entre chiens ou entre père et fils.
Les langues choisies dans le film témoignent de sa volonté d’insister sur les échanges et leur complexité. Les humains parlent japonais, les chiens parlent anglais, sauf la jeune américaine qui défie Kobayashi.
Pour qu’ils se comprennent, Atari et son chien ont besoin d’un casque de traduction.
La liberté de l’individu et de l’animal sont également au coeur du film. Chief, un chien errant, ne veut aucun maître contrairement à ses congénères. Les jeunes, à l’instar de Tracy Walker, jeune étudiante américaine, se rebellent contre le système politique qui interdit aux hommes d’avoir un chien.
Wes Anderson montre que l’étranger apporte son grain de sel qui lui permet d’enrayer la machine à broyer mise en place par Kobayashi.
Enfin la transmission : Nutmeg, seule chienne de l’île, ne veut pas avoir de bébés sur l’île aux chiens car cela serait trop dangereux.
Wes Anderson nous pose t-il cette question : notre planète est-elle devenue une poubelle ?
Des chiffres !
Le film est magnifique, touchant, drôle. Tourné en stop motion, il a fallu deux ans, 670 personnes, mille marionnettes et 240 décors réalisés par Adam Stockhausen et Paul Harrod pour lui donner vie.
C’est un chef d’oeuvre grâce au scénario, écrit avec Jason Schwartzman et Kunichi Nomura, la richesse des personnages, de la musique et des décors.
Casting
La voix des acteurs est un casting de rêve
Bill Murray, Edward Norton, Jeff Goldblum, Liev Schreiber, Greta Gerwig, Scarlett Johanssonn, Harvey Keitel, Frances McDormand, Francis Murray Abraham, Tilda Swinton, Bryan Cranston (de la série « Breaking Bad »), Bob Balaban, Anjelica Huston, le jeune Koyu Rankin, Kunichi Nomura, Akira Ito, Yoko Ono (pour la voix d’un personnage du même nom!), Roman Coppola (avec qui il a co-écrit le film).
Et pour les voix françaises
Vincent Lindon : Chief, Romain Duris : Rex, Hippolyte Girardot : Boss; Mathieu Amalric : Duke Yvan Attal : King; Daniel Auteuil : Jupiter; Greta Gerwig : Tracy, l’étudiante américaine; Isabelle Huppert : l’interprète Nelson; Louis Garrel : Spots; Léa Seydoux : Nutmeg; Aurore Clément : Oracle; Nicolas Saada : Scrap; Jean-Pierre Léaud : Gondo
2 réponses
excellent commentaire, j’abonde dans le même sens
excellent descriptif et résumé voulais-je dire…