🎬 Les meilleurs films 2025 encore en salle et sur vos plateformes.
Pourquoi cet article ?
2025 aura été une année cinématographique exceptionnelle, entre retours de grands auteurs, révélations de nouveaux talents et triomphes internationaux. Voici une sélection critique des meilleurs films 2025 encore à l’affiche et disponibles en streaming, choisis pour leur puissance narrative, leur audace esthétique et leur impact émotionnel.
🎥 Films encore en salle
Un simple accident (It Was Just an Accident)
Un simple accident de Jafar Panahi représente un triomphe historique pour le cinéma iranien.
Le film a remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes 2025, faisant de Panahi le seul cinéaste à avoir remporté les plus hautes distinctions dans les quatre grands festivals internationaux (Caméra d’Or à Cannes, Léopard d’Or à Locarno, Lion d’Or à Venise, Ours d’Or à Berlin).
Tourné clandestinement en Iran sans autorisation officielle, le thriller suit un garagiste et ancien prisonnier politique qui croit reconnaître son tortionnaire à la démarche caractéristique d’une prothèse de jambe. L’histoire se déroule dans une camionnette où plusieurs anciennes victimes confrontent un homme qu’ils soupçonnent d’être leur bourreau, surnommé « La guibole ». Le film interroge la frontière entre justice et vengeance, entre victime et bourreau.
Le réalisateur mêle habilement drame intense et touches d’humour noir pour dénoncer la corruption et les travers de la société iranienne.
Le film a été sélectionné comme entrée française pour les Oscars 2026, et a reçu des nominations aux Golden Globes dans plusieurs catégories majeures. Panahi a dédié le film aux artistes iraniens contraints à l’exil.
On vous croit (We Believe You)
Drame belge coréalisé par Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, leur premier long métrage.
Sorti en France le 12 novembre 2025, ce huis clos judiciaire de 78 minutes plonge le spectateur dans une audience du tribunal de la jeunesse belge où Alice, mère de deux enfants, doit défendre sa garde face à son ex-mari qu’elle accuse d’inceste.
Le film se distingue par son approche quasi-documentaire : les avocats sont de véritables professionnels du barreau, et la reconstitution de l’audience est d’un réalisme saisissant. Au cœur du récit, une scène de 55 minutes suit l’audience à huis clos où la parole des enfants est confrontée au système judiciaire. Charlotte Devillers, professionnelle de santé travaillant avec des victimes de violences sexuelles, a voulu capturer les aspects les plus intimes du tribunal de protection de la jeunesse.
Le film a été présenté dans la section Perspectives du Festival de Berlin 2025 où il a reçu une Mention Spéciale du Jury. Myriem Akheddiou livre une performance bouleversante dans le rôle d’Alice, lui valant plusieurs prix d’interprétation. Le film évite le pathos pour maintenir une tension constante et une dignité vis-à-vis des victimes.
One Battle After Another
Retour de Paul Thomas Anderson avec son projet le plus ambitieux et controversé.
Sorti le 26 septembre 2025, ce thriller d’action politique met en vedette Leonardo DiCaprio dans le rôle de Bob Ferguson, un ex-révolutionnaire vivant dans la paranoïa qui est forcé de reprendre le combat lorsque son ennemi ressurgit et que sa fille disparaît.
Le film, inspiré du roman « Vineland » de Thomas Pynchon, a été tourné en VistaVision avec un budget de 175 millions de dollars, devenant le projet le plus coûteux de la carrière d’Anderson. Le casting réunit Sean Penn, Benicio del Toro, Regina Hall et Teyana Taylor. Malgré des critiques élogieuses (l’un des meilleurs films de l’année selon de nombreux critiques), le film s’est révélé être un échec commercial avec seulement 204 millions de dollars de recettes mondiales.
Le film aborde frontalement les thèmes de la machine militaire américaine incontrôlée, de la résistance à l’immigration et des abus de pouvoir.
Cette dimension politique a suscité la controverse, certains louant son courage tandis que d’autres l’ont qualifié de trop partisan. Le National Board of Review l’a nommé meilleur film de 2025, avec Anderson remportant le prix du meilleur réalisateur et DiCaprio celui du meilleur acteur.
Muganga – Celui qui soigne (Muganga, The One Who Treats)
Ce film, réalisé par Marie-Hélène Roux, est un biopic puissant sur le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018. Sorti en France le 24 septembre 2025, le film retrace le combat de ce médecin congolais qui, au péril de sa vie, soigne des milliers de femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo.
Le film se concentre sur la rencontre entre Mukwege (interprété par Isaach de Bankolé) et Guy Cadière (Vincent Macaigne), un chirurgien belge athée. Ensemble, ils vont opérer à quatre mains, portés par la force des femmes de l’hôpital de Panzi. Le projet a mis plus d’une décennie à voir le jour et a été filmé sur place au Gabon.
Angelina Jolie a rejoint l’équipe de production en septembre 2025, déclarant que le film était « urgent et puissant ».
Au Festival du film francophone d’Angoulême 2025, Muganga a remporté trois Valois : meilleur acteur pour de Bankolé, du public et des étudiants francophones. Le film aborde sans détour les violences sexuelles utilisées comme arme de guerre et le lien entre l’exploitation minière et ces atrocités.
Eleanor The Great
Le film marque les débuts en tant que réalisatrice de Scarlett Johansson. Présenté dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2025, le film est sorti aux États-Unis le 26 septembre 2025 avec une ovation de six minutes à Cannes.
Le film suit Eleanor Morgenstein (June Squibb), 94 ans, qui quitte la Floride pour New York après la mort de sa meilleure amie Bessie. Par hasard, elle est confondue avec une survivante de la Shoah lors d’une réunion au centre communautaire juif. Au lieu de rectifier l’erreur, Eleanor raconte l’histoire de Bessie comme si c’était la sienne, attirant l’attention d’une jeune journaliste, Nina (Erin Kellyman), avec qui elle noue une amitié improbable.
Le scénario de Tory Kamen explore des questions éthiques complexes : la solitude justifie-t-elle le mensonge ? Qui a le droit de raconter l’histoire de quelqu’un d’autre ? Le casting réunit également Chiwetel Ejiofor et Jessica Hecht. Le film a remporté le Prix du public au Festival de Deauville 2025.
Bien que certains critiques aient trouvé le dilemme moral difficile à résoudre, la performance charmante de June Squibb a été unanimement saluée.
💻 Les meilleurs films 2025 sur vos plateformes
La Venue de l’avenir (Colours of Time) – Canal +
Cédric Klapisch est une fresque ambitieuse présentée hors compétition au Festival de Cannes 2025. Le film suit quatre cousins qui héritent d’une maison abandonnée en Normandie et découvrent les traces d’une mystérieuse Adèle partie à Paris en 1895.
Le récit navigue entre deux époques : 2025 et 1895, période de la révolution industrielle et culturelle où naissaient la photographie et l’impressionnisme. Les cousins, Seb, Abdel, Céline et Guy, se connectent à la mémoire de leur aïeule à travers des rêves et des découvertes. Le film explore comment le passé peut éclairer l’avenir, avec des rencontres fictives avec Sarah Bernhardt, Victor Hugo et Claude Monet.
La distribution réunit Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Vincent Macaigne, Paul Kircher et Cécile de France. Écrit avec Santiago Amigorena, le film dure 2h06 et a été salué pour sa reconstitution magnifique du Paris de 1895, bien que certains critiques aient trouvé le propos parfois confus. Le film aborde les thèmes de l’héritage familial, de la création artistique et de la transmission générationnelle.
5 septembre (September 5) – Canal +
Le film de Tim Fehlbaum est un thriller historique allemand-américain sorti en France le 5 février 2025. Le film revient sur la prise d’otages des Jeux olympiques de Munich le 5 septembre 1972, mais adopte un angle original : celui de l’équipe d’ABC Sports qui a couvert l’événement en direct.
Le huis clos se déroule presque entièrement dans les studios de la chaîne, en régie et dans les bureaux, avec Peter Sarsgaard, John Magaro et Ben Chaplin. Le film reconstitue avec minutie comment cette couverture télévisée est devenue le premier attentat diffusé en direct à travers le monde, suivi par 900 millions de spectateurs. Les dilemmes moraux et professionnels sont au cœur du récit : jusqu’où peut-on aller dans la diffusion en direct d’une tragédie ?
Le film a été présenté en avant-première à la Mostra de Venise 2024 avant sa sortie en salles. Avec une durée de 1h35, le thriller maintient une tension constante et interroge la responsabilité des médias. Le film a obtenu 90% d’avis positifs sur Rotten Tomatoes et a été nommé aux Golden Globes et aux Oscars. L’authenticité de la reconstitution et la performance des acteurs ont été particulièrement saluées.
Je suis toujours là (I’m Still Here) – Canal +
Le film Je suis toujours là de Walter Salles marque le retour du réalisateur brésilien après 13 ans d’absence. Présenté à la Mostra de Venise 2024 où il a remporté le prix du scénario, le film raconte l’histoire vraie de la famille Paiva sous la dictature militaire brésilienne des années 1970.
Le récit suit Eunice Paiva (Fernanda Torres), dont le mari Rubens, ancien député de gauche, est enlevé en 1971 et disparaît sans laisser de trace. Le film explore son combat de plusieurs décennies pour découvrir la vérité. Fernanda Torres a remporté le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique pour sa performance retenue et puissante.
Le film saute à travers le temps, jusqu’en 2014, où Eunice, atteinte d’Alzheimer, est jouée par Fernanda Montenegro (la mère de Torres dans la vraie vie), nominée aux Oscars pour « Central do Brasil ».
Salles, qui a fréquenté la famille Paiva dans sa jeunesse, livre un film profondément humaniste qui évite le spectaculaire pour se concentrer sur la résilience et la dignité face à l’oppression. Le film a également remporté l’Oscar 2025 du Meilleur Film International.
Better Man (Canal +)
Better Man de Michael Gracey est un biopic musical audacieux sur Robbie Williams, avec une particularité unique : le chanteur est représenté par un chimpanzé en images de synthèse. Sorti le 22 janvier 2025 en France (10 janvier aux États-Unis), le film suit la trajectoire de Williams depuis son enfance à Stoke-on-Trent jusqu’à sa carrière solo après Take That.
Le choix du singe comme métaphore visuelle reflète les propres mots de Williams : il s’est toujours senti comme un singe de foire, obligé de performer pour le public. Jonno Davies prête sa performance en motion-capture tandis que Williams assure la narration et chante ses propres chansons. Le film aborde sans détour les addictions, la dépression et les défis de la célébrité.
Le film a été nominé aux Oscars pour les meilleurs effets visuels et a remporté le Golden Globe de la meilleure chanson originale pour « Forbidden Road ». Malgré des critiques positives, le film s’est révélé être un échec commercial avec seulement 18 millions de dollars de recettes pour un budget de 110 millions. La distribution réunit Steve Pemberton, Alison Steadman et Damon Herriman.
A Complete Unknown – Canal +
Réalisé par James Mangold, biopic musical sur les débuts de Bob Dylan, avec Timothée Chalamet dans le rôle-titre.
Le film couvre la période 1961-1965, de l’arrivée de Dylan à New York jusqu’à sa controversée performance électrique au Newport Folk Festival.
Chalamet, qui chante lui-même toutes les chansons de Dylan, a passé cinq ans à se préparer pour le rôle (initialement prévu en quatre mois, la pandémie ayant retardé la production). Le casting réunit Edward Norton (Pete Seeger), Elle Fanning (Sylvie Russo), Monica Barbaro (Joan Baez) et Boyd Holbrook (Johnny Cash). Le film a été écrit par Mangold et Jay Cocks, basé sur le livre « Dylan Goes Electric! » d’Elijah Wald.
Le film a reçu des critiques mitigées mais globalement positives (82% sur Rotten Tomatoes). Il a franchi la barre des 100 millions de dollars au box-office mondial et a reçu huit nominations aux Oscars, dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Chalamet. La performance de Chalamet a divisé, certains la trouvant transformatrice, d’autres affectée.
A Real Pain – Canal +
Comédie dramatique écrite, réalisée et interprétée par Jesse Eisenberg, avec Kieran Culkin dans un rôle qui lui a valu l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle 2025. Sorti en France le 26 février 2025, le film suit deux cousins new-yorkais opposés – David et Benji – partis en Pologne sur les traces de leur grand-mère disparue.
Le film a été présenté en première mondiale au Festival de Sundance 2024 et a été produit par Emma Stone via sa bannière Fruit Tree. La performance de Culkin incarne un personnage solaire, imprévisible et profondément brisé, qui oscille entre légèreté et douleur. Eisenberg excelle dans le rôle du cousin anxieux et méthodique qui lutte entre amour et exaspération pour Benji.
Le film explore les thèmes du deuil, de la Shoah, de la mémoire collective et des relations familiales complexes avec une durée de 89 minutes. La musique de Chopin ponctue le récit, ajoutant une dimension mélancolique. Le film a remporté plus de 60 prix sur 90 nominations et a été nommé l‘un des dix meilleurs films de 2024 par l’American Film Institute et le National Board of Review.
Manas – Canal +
Manas est le premier long métrage de fiction de la documentariste brésilienne Marianna Brennand Fortes, sorti en France le 26 mars 2025. Le film, dont le titre signifie « sœur » en portugais, traite de l’inceste dans les communautés de l’île de Marajó en Amazonie, au nord du Brésil.
L’histoire suit Marcielle (Tielle), 13 ans, qui vit avec ses parents, ses frères et sa petite sœur dans l’isolement de la forêt amazonienne. Le film dépeint avec une délicatesse rare comment elle prend conscience des violences sexuelles qui gangrènent sa communauté. Le film a remporté le Grand Prix de la Journée des auteurs à Venise et a été produit notamment par les frères Dardenne et Walter Salles.
Marianna Brennand avait initialement prévu un documentaire, mais l’entreprise s’est révélée impossible en raison du caractère intime et dénonciateur des témoignages.
Jamilli Correa livre une performance exceptionnelle dans le rôle de Tielle. Le film évite de montrer directement la violence, préférant suggérer avec une approche sensible et respectueuse des survivantes. Il a été présélectionné par l’Académie brésilienne pour représenter le Brésil aux Oscars 2026.
Sorry Baby – Canal +
Sorry Baby est le premier long métrage d’Eva Victor, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2025. Sorti en France le 23 juillet 2025, ce drame de 1h44 explore le traumatisme d’une agression sexuelle avec un ton unique mêlant humour noir et profondeur émotionnelle.
Le film suit Agnès (jouée par l’actrice Naomi Ackie), une jeune professeure de littérature victime d’une agression par son directeur de thèse. Le récit évite les méthodes narratives habituelles sur le sujet, optant pour une approche doux-amère où l’humour cohabite avec la douleur. Lucas Hedges complète le casting dans un rôle non divulgué.
Eva Victor, connue pour ses vidéos virales avant de passer au long métrage, impressionne par sa maîtrise technique et son courage dans l’abordage de ce sujet difficile. Le film explore comment le traumatisme se manifeste de multiples façons, l’assimilation, la négation, la reconstruction, sans jamais tomber dans le pathos. L’amitié d’Agnès avec Lydie demeure un refuge précieux dans ce parcours de résilience.
Valeurs sentimentales (Sentimental Value) – Canal +
Valeurs sentimentales de Joachim Trier a remporté le Grand Prix au Festival de Cannes 2025. Troisième collaboration entre le réalisateur norvégien et l’actrice Renate Reinsve (après « Oslo, August 31st » et « The Worst Person in the World »), le film explore les relations complexes entre un réalisateur renommé et ses deux filles éloignées.
Gustav Borg (Stellan Skarsgård), cinéaste célèbre et père absent, propose à sa fille Nora (Reinsve), actrice de théâtre, de jouer dans son prochain film autobiographique. Lorsqu’elle refuse, il engage une jeune star hollywoodienne, Rachel (Elle Fanning), ravivant des tensions familiales enfouies. Sa deuxième fille Agnes (Inga Ibsdotter Lilleaas) est historienne et observe ces dynamiques avec distance.
Le film, coécrit par Trier et Eskil Vogt, adopte une narration chorale avec des points de vue multiples et des allers-retours temporels. La maison familiale devient un personnage à part entière. Sorti en Norvège le 12 septembre 2025, puis en France le 20 août, le film a été sélectionné comme entrée norvégienne aux Oscars 2026.
Avec 97% de critiques positives sur Rotten Tomatoes, le film est salué pour son exploration mature de l’expression artistique versus la connexion personnelle.