Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là
Une exposition parisienne au musée Carnavalet
Agnès Varda, Autoportrait dans son studio, rue Daguerre,
Paris 14e, 1956 © Succession Agnès Varda
Le Paris d’Agnès Varda : une ville à hauteur de regard
Du 9 avril au 24 août 2025, le musée Carnavalet – Histoire de Paris consacre une exposition à Agnès Varda, artiste inclassable, disparue en 2019, qui n’a cessé d’explorer l’image sous toutes ses formes.
Son titre, Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là, emprunte à Jacques Offenbach, comme le rappelle Valérie Guillaume, directrice du musée. Une référence légère, musicale, pour une déambulation libre à travers une œuvre profondément urbaine.
Agnès Varda a déjà été exposée au Palais de Tokyo, à la Fondation Cartier, à la Cinémathèque française, à la Biennale de Venise.
Mais jamais encore son Paris — celui des marges, des murs, des commerçants — n’avait été montré comme ici : dans ce qu’il a de quotidien, de proche, de vivant.
L’exposition présente plus de 130 tirages, pour la plupart inédits, en dialogue avec ses œuvres filmiques emblématiques (Cléo de 5 à 7, L’Opéra-Mouffe, Daguerréotypes), ainsi que des archives personnelles, objets de tournage, publications, affiches, et même une sculpture de sa chatte Nini.
Au fil du parcours, on entre dans la cour-atelier de la rue Daguerre, on revisite les années théâtre au TNP, on redécouvre son goût pour les détails du réel : une façade, un étal, une sculpture oubliée.
On croise aussi ses héroïnes, fictives ou réelles, photographiées en noir et blanc ou filmées en super 8, qui racontent, chacune à leur manière, le Paris des marges et de l’émancipation.
Photographe avant tout
Avant ses films, il y a la photographie.
Cette exposition rassemble plus de 130 tirages, issus de 27 000 négatifs conservés, longtemps non développés.
On y retrouve ce qui traverse tout son travail : attention aux détails, goût du fragment, ancrage dans le réel.
Le Paris d’Agnès Varda, c’est une ville filmée, photographiée, traversée, habitée.
C’est une ruelle du 14e arrondissement, une cour-atelier transformée en scène de création, un regard qui capte la poésie des passants, des murs, des commerçants, des femmes, des invisibles.
Il y a une forme d’espièglerie — héritée de sa formation théâtrale — qui habite les commerçants de la rue Daguerre comme les vitrines qu’elle cadre à la manière d’un décor.
Photographe avant tout
Avant ses films, il y a la photographie.
Cette exposition rassemble plus de 130 tirages, issus de 27 000 négatifs conservés, longtemps non développés.
On y retrouve ce qui traverse tout son travail : attention aux détails, goût du fragment, ancrage dans le réel.
Le Paris d’Agnès Varda, c’est une ville filmée, photographiée, traversée, habitée.
C’est une ruelle du 14e arrondissement, une cour-atelier transformée en scène de création, un regard qui capte la poésie des passants, des murs, des commerçants, des femmes, des invisibles.
Il y a une forme d’espièglerie — héritée de sa formation théâtrale — qui habite les commerçants de la rue Daguerre comme les vitrines qu’elle cadre à la manière d’un décor.
La présence discrète des objets
Parmi les images présentées, Le Noyé retient l’œil.
Un objet : une tête sculptée, posée sur la margelle d’un puits. Rien d’appuyé. Une composition simple.
Agnès Varda, Noyé, 1950 © Succession Agnès Varda
Des femmes dans la ville
Agnès Varda n’a pas cherché à théoriser sa place. Elle a filmé, photographié, composé avec ce qu’elle voyait.
Dans ses images, les femmes occupent l’espace sans y être assignées. Elles marchent, travaillent, observent, elles ne sont pas là pour illustrer un propos. Elles sont là.
Photographie de Liliane de Kermadec, Corinne Marchand sur le tournage du film d’Agnès Varda Cléo de 5 à 7, Cléo au café du Dôme, Paris 14e, 1961 Liliane de Kermadec © Ciné-Tamaris
Cette exposition, conçue avec Rosalie Varda et la galerie Nathalie Obadia, rassemble des films, des objets, des documents, une sculpture de Nini — mais surtout : un regard. Un regard qui prend son temps, capte sans interrompre, relie sans démontrer.
Ce projet, pensé comme une déambulation thématique à travers son œuvre, révèle notamment la richesse de sa photographie, moins connue du grand public que ses films.
Car si Agnès Varda fut l’une des grandes voix du cinéma d’auteur, pionnière de la Nouvelle Vague, elle fut aussi photographe dès les années 1950, capturant Paris avec un mélange d’humour, d’ironie douce et de tendresse documentaire.
Plus qu’un hommage, Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là est une invitation à ralentir, à voir autrement, à regarder avec soin.
À se souvenir que l’art, comme la ville, est fait de traces discrètes, de jeux de lumière, d’instants glanés.
Cette exposition s’annonce comme l’un des grands temps forts culturels du printemps 2025.
🗓 Exposition du 9 avril au 24 août 2025
📍 Musée Carnavalet – Histoire de Paris
Pour aller plus loin :
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