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Tatami

Tatami, un combat pour la liberté

 

 « Tatami » de Guy Nattiv et Zar Amir, en salle dès le 4 septembre

 

Synopsis

La judokate iranienne Leila (Arienne Mandi) et son entraîneuse Maryam (Zar Amir) se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne.
Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve.

 

Avec Arienne Mandi (Leila Hosseini), Zar Amir (Maryam Ghanbari), Jaime Ray Newman (Stacey Travis), Nadine Marshall (Jean Claire Abriel), Lir Katz (Shani Lavi), Ash Goldeh (Nader Hosseini), Valeriu Andriuta (Vlad), Mehdi Bajestani (Amar Hosseini), Farima Habashizadehasi (Justina), Elham Erfani (Assistante coach).

 

 

Tatami

Quand le tatami devient une arène politique :

Une collaboration historique entre un cinéaste israélien et une réalisatrice iranienne

 

 

Tatami, le dernier film co-réalisé par Guy Nattiv et Zar Amir Ebrahimi, n’est pas seulement un thriller sportif ; c’est une exploration poignante des tensions politiques et des dilemmes moraux auxquels sont confrontés les athlètes dans des régimes qui oppriment la liberté.

 

Présenté en avant-première au Festival de Venise 2023, ce film évoque avec une intensité rare le combat intérieur et extérieur d’une femme déterminée à ne pas se laisser briser par les pressions d’un État totalitaire, l’Iran.

 

Une collaboration historique entre Israël et l’Iran

Le film se déroule lors des championnats du monde de judo, où Leila, une judokate iranienne, se voit confrontée à un ultimatum insoutenable : se retirer de la compétition ou affronter une athlète israélienne, ce qui est inacceptable pour le régime iranien. 

Ce dilemme est au cœur du film, illustrant comment le sport, souvent perçu comme apolitique, peut devenir un champ de bataille pour les droits humains et la liberté. (à lire, l'interview de Zar Amir)


Le tatami comme champ de bataille moral

Ce qui frappe dans Tatami, c’est le poids des regards, des silences, et cette tension palpable qui ne cesse de grandir à mesure que Leila avance dans le tournoi. Nous sommes au coeur d'un thriller. La mise en scène, en noir et blanc, et le format 4.3 capturent parfaitement cette atmosphère oppressante, où chaque mouvement est un acte de défiance. 

Le contraste entre les coups portés sur le tatami et les pressions politiques qui pèsent sur Leila crée une symphonie visuelle de lutte et de résistance.
(à lire, l'interview de Zar Amir)

Un film qui résonne avec les Jeux Olympiques

Le contexte des Jeux Olympiques de 2024, où un athlète algérien a refusé d’affronter un Israélien, fait écho directement à la trame de Tatami. Ce parallèle montre à quel point les histoires racontées dans le film sont actuelles et universelles.

L’injustice subie par ces athlètes, contraints de choisir entre leurs ambitions sportives et la sécurité de leurs familles, est une tragédie silencieuse que Tatami dévoile avec une rare sensibilité.

 

Le noir et blanc : un choix esthétique et symbolique

Le film, tourné en noir et blanc, accentue cette atmosphère de lutte et de résistance, transformant chaque scène de judo en un duel métaphorique entre liberté et oppression. Zar Amir Ebrahimi, qui incarne Maryam, l’entraîneuse de Leila, a apporté une dimension supplémentaire au film en réécrivant son personnage pour qu’il incarne le conflit générationnel et les regrets de ceux qui ont cédé sous la pression du régime.

 

Une distance symbolique

Le tournage de Tatami à Tbilissi, en Géorgie,dans un stade,  loin des terres natales des réalisateurs, n’était pas seulement un choix logistique, mais un acte profondément symbolique. Zar Amir Ebrahimi, dans son interview, a souligné la tension et la planification minutieuse nécessaires pour assurer la sécurité et l’intégrité de la production.

Filmer en Géorgie offrait un terrain neutre, loin des pressions politiques directes d’Israël et de l’Iran, permettant aux cinéastes d’explorer les thèmes sensibles du film avec une liberté qui aurait été impossible dans leurs pays respectifs.

Cette distance géographique, combinée aux liens émotionnels et culturels que les deux réalisateurs ressentaient envers leurs patries, a renforcé les thèmes du film sur l’exil et les luttes de ceux qui se dressent contre les régimes oppressifs. Cette collaboration entre un Israélien et une Iranienne était en soi un acte historique de défi, démontrant que même dans un monde divisé par la politique, l’art peut trouver un terrain d’entente et témoigner d’expériences humaines partagées.

 

 

Tatami n’est pas seulement un film ; c’est un miroir tendu à la société actuelle, un rappel brutal que la liberté n’est jamais acquise, mais doit être arrachée à ceux qui cherchent à la confisquer. (à lire, l’interview de Zar Amir)

 

C’est une œuvre nécessaire, qui, à travers le prisme du sport, interroge nos propres valeurs et le prix que nous sommes prêts à payer pour les défendre.

 


		

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