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The girl with the Needle

The girl with the Needle

 

The girl with the Needle  de Magnus Von Horn

 

Projeté en sélection officielle au Festival de Cannes 2024.

Copenhague, 1919.

La jeune Karoline enceinte accepte un poste de nourrice pour une femme plus âgée nommée Dagmar afin de subvenir à ses besoins.

Dagmar dirige une agence d’adoption clandestine sous couvert d’une confiserie, aidant les mères défavorisées à placer leurs nouveau-nés non désirés dans des familles d’accueil.

Karoline se rapproche de Dagmar, mais elle est bientôt confrontée à la réalité cauchemardesque dans laquelle elle est entrée sans le savoir.

Un film d’époque sur l’histoire de Dagmar Overbye qui a assassiné des dizaines de nourrissons à Copenhague dans les années 1910 et a été condamnée à la prison à vie.

Par le réalisateur suédois de « Sweat » (2020).

 

The girl with the Needle

 

CRITIQUE

 

Il est le film qui a divisé le plus la critique à la sortie de la projection la première semaine.

Je fais partie des personnes qui ont aimé The girl with the Needle, film dramatique et horrifique en noir et blanc, histoire vraie d’une meurtrière de bébés.

Ce conte de fées horrifique pour adulte est un hommage aux  femmes. et à la maternité.

 

Karoline, une jeune femme très pauvre, qui a plusieurs semaines de  loyer en retard et se fait expulser de son logement. Sur son visage, Karoline porte déjà toute la tristesse du monde. Elle travaille dans une usine de vêtements où les femmes cousent des uniformes pour les soldats de la Première Guerre mondiale. Son mari est porté disparu et elle n’a droit à aucune pension.

Mais l’horizon semble s’éclaircir lorsque le directeur de l’usine s’éprend d’elle. Karoline tombe enceinte. Mais pour ne pas perdre son argent détenu par sa mère, son prétendant la quitte.

Karoline se retrouve de nouveau seule, cette fois enceinte. Elle tente alors d’avorter dans les bains publics à l’aide d’une aiguille à tricoter. (D’où le titre).

Mais l’avortement échoue. Elle a la vie sauve grâce à une femme, Dagmar, qui dirige une agence d’adoption clandestine. C’est la rencontre qui changera sa vie pour le pire et pour le pire.

La guerre terminée, son mari revient. Il est une « gueule cassée ». Il accepte l’enfant de Karoline, qui naît dans des conditions difficiles. Mais Karoline n’en veut pas et s’échappe avec son bébé. Elle décide de rester auprès de Dagmar  et sa fille de 6 ans. Son bébé, est, pense t-elle, adopté.

 

Derrière la boutique de confiserie, l’enfer.

Dagmar reçoit des femmes de tous âges, accompagnées ou non, qui viennent avec un bébé dans leur bras, un bébé qu’elles n’ont pas les moyens de garder. Ces bébés non désirés sont un fardeau pour des jeunes mères ou de plus âgées qui ont déjà quatre ou cinq enfants.

Dagmar leur promet que des familles riches et éduquées les adopteront et en prendront grand soin. À ses côtés, Karoline l’aide à gérer les réactions de ces femmes bouleversées. Elle allaite le bébé le temps  que le bébé soit « adopté ». Et le soir, elle allaite la fille possessive de Dagmar, qui a une relation malsaine à la maternité…Et on comprend bientôt pourquoi.

Un jour, Karoline découvre qu’aucun de ces bébés n’a été adopté…Elle veut fuir, mais vit sous l’emprise de Dagmar. Elle n’a personne sur qui compter et cette femme plus âgée est un refuge, peut-être une mère de substitution.

Bientôt, les meurtres seront découverts, et Dagmar les assumera, seule.

 

Le film de Magnus Von Horn nous parle aussi d’amour. Ces femmes sont épuisées par leur maternité, au-delà du manque d’argent, elles ne sont plus en capacité de donner de l’amour à d’autres enfants.

Ces femmes avaient-elles le choix  ?

Il reste à la fin un peu d’espoir,  alors que nous sommes à bout de souffle.

 

La réalisation

Les images et la musique de Frederikke Hoffmeier nous plongent au coeur de l’enfer.  L’enfer d’une époque faite des traumatismes de la Première Guerre mondiale, où  la misère règne, et où les femmes n’ont aucune liberté.

Hitchcock et Bergman ont fortement influencé Magnus Van Horn. On oscille en permanence entre thriller et horreur, on a peur tout le temps. Le noir et blanc renforce le côté sombre du film et nous sommes plongées dans une nuit sans fin.

Les actrices Vic Carmen Sonne, (vue dans Godland de Hlynur Pálmason et Holiday d’Isabella Eklöf ) et Trine Dyrholm dans le rôle de Dagmar sont extraordinaires. Leur jeu sonne si juste que l’on se demande comment elles ont réussi à s’extirper de leur rôle.

Comme le di Dagmar “The world is a horrible place,” (« Le monde est un endroit horrible) “But we need to believe it is not so.” (Mais nous avons besoin de croire qu’il ne l’est pas).

 

Un très grand film. Espérons qu’il remportera un Prix ou une Palme. 

 

En compétition officielle au  Festival de Cannes

 

 

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